Le 13 Juillet 2021 a eu lieu un groupe de travail sur la réforme des concours de recrutement de l’enseignement et de l’éducation. L’UNSA était représentée par Martine HARNICHARD, Béatrice LAUGRAUD et Thomas DEPIERRE.
L’ENSFEA, Ecole Nationale de Formation Supérieure de l’Enseignement agricole, sera impactée par la réforme de la formation initiale des professeurs et des conseillers principaux d’éducation.
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Pour bien comprendre les enjeux :
A partir de la rentrée 2023, les étudiants souhaitant passer un concours externe de recrutement dans l’enseignement agricole, devront être titulaire d’un M2 ou être inscrits en M2 (dont seule la validation permettra de valider l’obtention du concours).
Pour être nommé stagiaire, il faudra donc justifier de la détention d’un Master complet (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, la stagiairisation s’effectuant en fin de M1 après obtention du concours).
Faudra-t-il un Master spécifique pour s’inscrire au concours rénové ?
Non. La profession de professeur ou de conseiller principal d’éducation (CPE) n’est pas une profession réglementée. L’inscription au concours est conditionnée à la détention d’un niveau de diplôme, mais pas à celle d’un titre spécifique.
L’UNSA s’inquiète de cette réforme en ce qu’elle va directement impacter le schéma d’emploi de l’ENSFEA. En effet, aujourd’hui l’Ecole dispense le Master MEEF conduisant au concours des métiers de l’enseignement. Et demain ? N’importe quel étudiant pourra présenter un concours, que son Master soit un Master MEEF ou un Master disciplinaire.
L’élève stagiaire devrait voir son parcours de formation initiale adapté en fonction de la nature de son Master et de son expérience, selon l’administration.
Le chantier est d’ampleur pour l’ENSFEA qui va devoir être associée rapidement à cette réforme par notre administration pour mettre en place une stratégie de formation lui évitant la paupérisation de ses effectifs et conséquemment de ses formateurs.
Que va-t-il rester de la formation initiale à l’ENSFEA si les stagiaires externes sont affectés dès leur nomination à temps plein avec, comme nous le mentionne l’administration, « des décharges adaptées à leur parcours leur permettant de suivre des modules de formation initiale ». Nous parlons là de la voie A du concours qui est la redite d’un échec datant de 2011 mené par Xavier Darcos, Jean-Michel Blanquer était alors DGESCO. A partir de ce moment, une chute drastique des candidats aux concours du second degré ayant été constatée, cette réforme avait été abandonnée.
Mais le Ministère de l’agriculture ne se contente pas de subir les réformes de l’éducation nationale. En effet, il invente la « voie B ».
Il s’agira d’ouvrir le concours aux étudiants détenteurs d’une licence, concours qui ne seront pas ouverts dans les deux voies, et de les garder stagiaires durant deux années, le temps d’obtenir leur M2. Leur titularisation dépendra donc de l’obtention du M2.
L’UNSA demande que dans ces conditions les lignes directrices de gestion soient revues pour assimiler ces deux années de stage à une ancienneté de titulaire dans le déroulement de carrière, a minima pour au moins une des deux années.
Notre ministère n’a pas été en capacité de nous parler du contenu du concours qui change également, n’a pas pu nous confirmer que tous les modules de formation se feront à l’ENSFEA ni même de quelle nature seront ces modules, n’a pas pu nous présenter l’impact de ces changements sur le schéma d’emploi de l’ENSFEA.
Pour l’UNSA, cette réforme ne doit pas précariser les étudiants en accès à l’enseignement en les obligeant à allonger d’une année leurs études et ou en les gardant stagiaires captifs durant deux années. Elle ne doit pas non plus affaiblir le système éducatif en créant une usine à contractuels, ni dénaturer le concours d’accès pour créer un entretien d’embauche en lieu et place d’un oral de concours, même si à ce jour notre ministère n’est pas en mesure de nous parler du contenu des épreuves. L’UNSA est un élément d’acculturation professionnel dans le paysage de l’enseignement, et à ce titre ne saurait cautionner la mise à mal d’un des outils de formation de l’enseignement agricole, l’ENSFEA, et la fragilisation du schéma d’emplois de l’Ecole.